Il y a cette quête commune à tant d’êtres : le besoin de paix intérieure.
On l’espère. On la cherche. On médite, on respire, on ralentit, on lit, on écoute…
Et parfois, malgré tout cela, on reste tendu. On sent que quelque chose ne cède pas.
C’est subtil. Presque imperceptible.
Mais c’est là, comme un petit nœud au fond du ventre.
Comme une crispation dans l’acte même de vouloir aller mieux.
Chercher le calme, c’est déjà faire du bruit à l’intérieur.
Cette phrase peut surprendre.
Et pourtant, elle nous ramène à un constat que j’ai mis longtemps à reconnaître :
le simple désir d’un mieux peut devenir le frein.
Ce qui est censé apaiser finit par serrer.
Non pas par mauvaise intention, mais par cette pression douce d’un mental qui veut… qui veut que ça change.
Plus je veux, plus je tends
C’est une phrase qui revient souvent en moi : plus je veux, plus je tends.
Et cela se vérifie jusque dans les pratiques les plus bienveillantes.
Quand je respire pour me calmer. Quand je m’assois pour trouver la paix. Quand je médite pour aller mieux.
Toutes ces actions sont bonnes en soi.
Mais parfois, le "pour" glisse dans une tension invisible.
Même le souhait de lâcher peut devenir une prise.
C’est là que le piège se referme doucement.
On croit relâcher. Mais on veut relâcher.
Et cette volonté, même douce, même sincère, devient un geste intérieur de contrôle.
Ce n’est pas la situation extérieure qui empêche le calme,
c’est cette volition intérieure – cette direction mentale – qui contracte déjà le présent.
Agir sans chercher à obtenir
Et alors ? Faut-il ne plus rien vouloir du tout ?
Non. Il ne s’agit pas de passivité ou d’indifférence.
Mais de qualité de présence.
D’un acte posé sans intention cachée.
On peut marcher sans attendre.
On peut respirer sans but.
On peut s’asseoir, sans rien espérer d’autre que ce qui est déjà là.
Ce n’est pas simple. Ce n’est pas rapide.
Mais parfois, dans un espace débarrassé de la volonté,
la paix ne vient pas — elle se révèle.
Pour t’aider à explorer
Je te propose un petit espace de travail intérieur, si tu as envie d’aller plus loin avec toi-même :
Observe ton "vouloir"
Quand tu fais une action censée t’apaiser, demande-toi :
“Est-ce que je suis simplement là, ou est-ce que j’attends un résultat ?”
Fais une pause sans attente
Prends 3 minutes pour respirer sans chercher à te calmer.
Juste ressentir l’air. L’instant. Sans "objectif".
Questionne-toi en écrivant
Qu’est-ce que cela changerait si je n’avais rien à atteindre ici ?
Quelle peur ou résistance se cache derrière mon besoin de mieux ?
Est-ce que je me permets de ne pas forcer le relâchement ?
Laisser être
La paix ne s’invite pas quand on la convoque.
Elle entre quand on lui fait de la place.
Pas pour "réussir le lâcher-prise",
mais pour ne plus s’interposer entre soi et ce qui est.
Tu n’as pas à gagner ta paix.
Tu peux simplement cesser de lui faire obstacle.
Et parfois, c’est déjà tout.
En Joie sur le Chemin,
Steve
Lettre écrite depuis ce lieu intérieur qu’on atteint quand on n’y court plus.